Joseph Farrel est un dessinateur français né dans les années 1930. Depuis les années 1960, il dessine pour son plaisir des scènes de cruauté, levers de rideau sur des intérieurs bourgeois et des situations quotidiennes dans lesquels l’hypocrisie et la domination des rapports sociaux explosent. Il se place aux antipodes d’un SM glamour qui valorise les femmes, les présentant en complices consentantes, embellies par les subtilités du bondage ou de la lingerie fétichiste. |
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En février 2017 paraît un livre au titre sobre : Farrel, première monographie à tirage limité, établie par Christophe Bier, qui rend enfin hommage à l’artiste et lève le voile sur son œuvre cohérente et fascinante, à la mine de plomb. Le dessinateur y déclare notamment : « Je suis dans le noir, je suis dans le sombre. J’ai fini des dessins en pleurant. » |
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Il refuse aussi tout le décorum classique qui fait du SM une fable, un jeu (le donjon gothique, les châteaux et les îles à l’abri du regard. A observer de près le détail dans la laideur, les traits caricaturaux des dominateurs et les outrances, on n’est pas loin non plus d’un art grotesque. Entre « l’art dégénéré » et « l’ero-guro-nonsensu » du Japon. Peut-être y a-t-il une part d’art brut. Plus exactement d’art brutal. Ses dessins originaux n’ont jamais été exposés.
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